Qu’est-ce qu’une expérience hors-du-corps ?
- Franck Labat
- 3 févr.
- 6 min de lecture

Qu’est-ce qu’une expérience hors-du-corps ?
La nature des aventures hors-du-corps reste une notion abstraite pour celui qui n’en a jamais fait l’expérience. Et il en est de même parfois pour les expérienceurs.
La première de mes interrogations a été de déterminer si ces phénomènes se produisent réellement en dehors du corps physique. On évoque souvent des "sorties" hors-du-corps et des voyages dans le plan astral, entre autres. Il est certain que, lors d’une expérimentation de ce type, nous ressentons une impression de nous détacher de notre enveloppe charnelle, accompagnée d'une profonde sensation de liberté. Cependant des sensations similaires peuvent également survenir lors d'un rêve lucide c’est-à-dire lorsque l’on prend le contrôle de son environnement onirique. Bien que la sensation de sortie physique ne soit pas présente, le sentiment de se trouver détaché de son environnement habituel demeure.
L’idée primaire que je peux exprimer, pour avoir expérimenté différents états de consciences modifiés, des EHC et des rêves lucides, c’est une idée d’expansion de la conscience. Quel que soit le type d’expérimentation, une liaison avec notre corps physique est toujours présente. L’image qui conviendrait le mieux pour illustrer cela serait celle des vases communicants. En focalisant son esprit vers un autre endroit, en l’amenant à vibrer à des taux différents, on « déverse » 90% voir 95% de sa conscience vers un niveau différent. Les 5-10% restant constituant notre enracinement dans le plan physique. Peut-être n’est-il question de que de 1% voir 0,01% ?
Dans la plupart des ouvrages sur le sujet, il est courant de décrire la sortie hors-du-corps comme une « extirpation » de l’âme de son enveloppe matérielle.
En conséquence, de nombreuses personnes mettent en garde contre les risques de ces pratiques, arguant qu'il y a un danger réel de se perdre hors de cette réalité ou que notre corps physique pourrait être occupé par une autre âme, autrement dit un risque de possession.
Je reviendrai plus loin sur la notion de continuum de la conscience qui, de mon point de vue, est importante pour bien comprendre comment fonctionne le phénomène.
Le continuum de la conscience
Le continuum de la conscience se défini par l’ensemble des « zones » ou de ce que j’appelle les « différentes réalités » que la conscience peut être amenée à expérimenter. Le lieu exploité dépend de la balance de concentration en conscience entre cette réalité subtile et la réalité physique. Plus précisément, du fait que nous expérimentons la dimension physique, notre conscience est comme ancrée à cette réalité-là. La faculté de se concentrer en un environnement subtil, selon si nous restons dans notre bulle personnelle (imaginaire, rêve) ou si nous allons au-delà (expérience hors-du-corps), tout ce ceci dépendra de la relation de notre conscience à notre corps matériel. Plus nous perdons la notion de cette enveloppe physique et plus nous pouvons évoluer vers des régions des plus subtiles.
Dans l’ordre on peut commencer par la réalité physique puis, ensuite, vient tout ce qui est rêvasserie, imagination, rêve, rêve lucide et expériences hors-du-corps, que je traduirai personnellement par expériences loin du corps physique. Notre enveloppe charnelle semble posséder une caractéristique magnétique due à sa densification et plus on s’éloigne d’elle, plus nos expériences évoluent dans des contrées hors de notre champ personnel, c’est à dire vers des réalités dont nous ne sommes que spectateur et non architecte.
Il est vrai que la notion de continuum peut prêter à confusion du fait qu’elle impose un schéma linéaire comme le montre l’image s’y rapportant un peu plus loin. Or, à ce niveau-là, il est nulle question de temps et d’espace.
Au cours de mes diverses expériences, que ce soient des rêves, rêves lucides ou expériences hors-du-corps, j’ai toujours pressenti comme un point commun à ces dernières. Je n’ai pas su l’expliquer pendant de nombreuses années jusqu’au jour où j’ai compris, où tout s’est éclairé en moi.
Chaque fois que je vivais une expérience, j’avais toujours cette impression d’en être spectateur. A force de méditer et d’expérimenter il m’arrivait la même chose dans la vie quotidienne.
Un peu comme si vous êtes plongés dans un film à la télévision et qu’à un moment donné la sonnerie du téléphone vous sort de l’image. Vous continuez à voir le film mais avec un certain recul. Là c’était exactement la même chose.
Il en va de même lorsque l’on part dans son imagination, on peut y être totalement plongé, se laisser aller à la rêverie ou diriger les images.
C’est à cet instant que j’ai appréhendé la notion de continuum de la conscience. Les divers environnements, les diverses réalités sont mobiles mais la conscience, elle, reste toujours au même endroit, c’est à dire nulle part car elle est partout, à tout moment, ne subissant pas la notion de temps ou d’espace. D’où cette impression d’observateur.
Il faut voir la conscience comme un faisceau lumineux, dont l’origine prend naissance à la Source. Chaque corps d ‘énergie, à commencer par le physique, agit comme une loupe qui concentre la lumière en un point. Et si on déplace cette loupe sur le faisceau, on change le niveau de concentration.
Lorsque nous sommes dans notre corps physique, notre conscience est focalisée dans la réalité physique. Si on déplace notre point de concentration à un autre niveau on arrive à l’imaginaire puis le rêve etc. C’est la notion de vases communicants dont j’ai déjà abordé le sujet plus tôt dans le livre.
Pour être un peu plus clair, la conscience est présente à tous les niveaux, de la réalité physique à « l’astral », c’est juste une histoire de focalisation de la conscience en une réalité donnée. Il existe comme un « champ de conscience propre », c’est à dire une zone dont l’environnement est régi par nous-même (imaginaire, rêve) au-delà duquel on accède à des niveaux plus subtils, consensuels. William Buhlman en parle déjà dans son premier livre, mais je n’en avais pas saisi le sens avant que je l’expérimente par moi-même. Dans « Aventures au-delà du corps » il nous fait part de la multidimensionnalité de l’homme et des univers. C’est-à-dire qu’en tout instant, si tenté que la notion de temps existe, nous sommes simultanément dans une multitude de dimensions, de la plus dense à la plus subtile (la Source). Seulement nous ne sommes conscients que de celle où notre esprit est concentré.
Ceci explique qu’une expérience hors-du-corps ne se traduit pas par une sortie de l’âme mais par le déplacement sur le continuum de la focalisation de la conscience du corps physique vers la « Source ».
Lorsque nous sommes vivants, il existe alors de la conscience dans le corps physique durant ce type d’expérience, rien n’a quitté ce dernier, on a juste changé notre niveau de concentration. William relate un mouvement vers l’intérieur, et non vers l’extérieur comme on pourrait le croire. La dimension matérielle résidant à la surface et la Source siégeant comme noyau. Le voyage astral serait un voyage en soi-même. Je n’ai personnellement pas ressenti de mouvement vers l’intérieur, cependant, au cours de mes expériences, une fois la sensation de s’extirpé passée, je n’ai pas ressenti non plus un déplacement vers l’extérieur. Je reste sur ce sujet un vivant point d’interrogation dont j’espère, la réponse me sera donnée au cours de mes prochaines excursions. Si tel est le cas, j’en informerai le lecteur dans mon prochain ouvrage.
La réalité physique est la plus dense et agit comme un aimant. A l’état d’éveil, nous ne pouvons déplacer notre concentration que de la réalité physique vers l’imaginaire.
Pour aller au-delà, c’est à dire les rêves, rêves lucides et expériences hors du corps, nous devons « oublier » le corps physique en faisant en sorte qu’il soit endormi.
De ce fait, la conscience pourra déplacer facilement son niveau de focalisation dans les réalités plus subtiles.
Je vous ai donné la définition d’une sortie hors-du-corps selon un schéma linéaire en prenant pour exemple un faisceau de lumière sur lequel se déplace une loupe symbolisant les différents corps d’énergie.
Il faut savoir que l’explication est un peu plus complexe que cela, en effet la conscience ne s’apparente pas à un faisceau car en réalité elle n’intègre pas la notion d’espace et de temps. Elle est donc partout, ici et maintenant.
Une partie est propre à chacun mais plus nous allons vers des niveaux plus subtils et moins le concept d’individualisation existe. On peut apparenter cela à la conscience universelle. C’est intéressant car cela se traduit par le fait qu’au niveau de notre source spirituelle nous sommes tous reliés. Ce qui implique que si l’on fait du bien ou du mal à autrui, nous subissons exactement la même chose car nous sommes tous interconnectés les uns aux autres.
Extrait de "L'Odyssée de l'Âme" - Franck LABAT - (c) 2025 - aux éditions LANORE
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