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Franck Labat : « j’aimerais que tout le monde ait la chance de vivre une sortie hors du corps »

  • Photo du rédacteur: Franck Labat
    Franck Labat
  • 13 avr.
  • 8 min de lecture



Interview pour le G.E.C. (Groupe des Expérienceurs de la Conscience) - https://gecfrance.com


Franck Labat avait environ dix ans lorsque le phénomène de sortie hors du corps est apparu dans sa vie. Après des années de pratique et de réflexions, il vient de publier le livre L’odyssée de l’âme (mars 2025, éditions Lanore).


Peux-tu nous raconter comment tout a commencé pour toi ?

Cela a commencé lorsque j’avais environ dix ans. J’ai vécu plusieurs expériences spontanées alors que je ne savais pas du tout ce que c’était, j’ai notamment le souvenir d’une expérience de paralysie du sommeil où je suis sorti sur le côté du lit. Par la suite, j’ai mis ça de côté durant plusieurs années, car je n’avais pas de réponses à ce phénomène et ne pensais pas en trouver. Au début de l’âge adulte, j’ai découvert un groupe sur Internet qui se faisait appeler le GIRE (pour Groupe Indépendant en Recherche Ésotérique) très tourné vers l’hermétisme et le paranormal. Je m’intéressais à ces sujets depuis tout gamin, j’ai toujours été passionné par l’ésotérisme et les questions relatives aux extra-terrestres. J’étais pourtant issu d’une famille catholique pratiquante mais je me suis toujours demandé où j’étais avant ma naissance sur cette terre. J’ai même écrit une histoire que j’ai intitulé Le Mythe de l’abîme à 14 ans et qui évoquait une caverne dans laquelle on était logé avant d’arriver dans l’utérus de la mère.

Sur le groupe du GIRE auquel je participais, on m’a parlé du livre de Robert Monroe (Le voyage hors du corps) que j’ai lu en deux jours. Ça m’a complètement fasciné et c’est en fouillant le sujet que j’ai découvert William Buhlman. C’est grâce à ce dernier que j’ai compris que je faisais des sorties hors du corps étant enfant, plus spécifiquement grâce à l’une de ses expériences[1] dans laquelle il relate s’être retrouvé face à un spectacle des plus splendides, où il a eu l’occasion de contempler la voûte céleste avec ses myriades d’amas lumineux semblables à des lumières de Noël. J’avais moi-même vécu une expérience similaire sur le balcon de mon enfance quand j’étais gamin, pour moi, c’était plus que réel. Cela m’a donné confiance en ce livre et en cet auteur et j’ai donc décidé d’appliquer les techniques décrites dans son livre pour essayer de reproduire une expérience extracorporelle. Au cours de mes recherches, je suis tombé sur le forum Astral Society puis j’ai découvert le forum Astral Sight six mois plus tard, à la fin de 2004. En juillet 2005, je faisais ma première expérience de sortie hors du corps auto-induite.


Tu étais donc sur le forum Astral Sight, le plus grand forum francophone de l’époque dédié aux expériences de sorties hors du corps…

J’ai même été modérateur sur le forum durant ses premières années ! Cet espace m’a apporté de la motivation, je ne suis pas un « naturel » comme on dit dans le milieu, il fallait au début que je bosse pour faire une sortie et cela pouvait me prendre trois ou quatre semaines avant que je n’y arrive. Aujourd’hui, j’ai besoin de moins de temps et quand je le souhaite vraiment, il me faut quelques jours, mais parfois oui, trois-quatre semaines si je n’ai pas pratiqué depuis longtemps. Il y avait cette motivation, cette force, cette entraide, j’aimais bien les échanges sur les expériences de chacun. On se sentait comme dans une petite famille, et on partageait aussi nos bibliographies respectives… j’ai connu beaucoup d’auteurs par ce biais (Robert Bruce et Robert Peterson, entre autres), j’ai aussi fait le PAPI, un stage online avec Robert Bruce. Ce forum m’a également motivé pour organiser le premier stage de William Buhlman en France.


Tu as une vingtaine d’années d’expérience dans le domaine, comment a évolué ta vision de la SHC au fil du temps ?

Au tout début, je pensais que c’était comme on le lisait dans les bouquins, une sortie de l’âme du corps physique, laquelle serait rattachée à celui-ci par la corde d’argent[2]. Mais ma vision a évolué. En 2000, j’avais fini mes études d’acupuncture au cours desquelles on m’avait appris un type de méditation pour prendre les douze pouls chinois. Intéressé par cette pratique, je me suis rapproché d’un groupe pratiquant le bouddhisme tibétain. L’entraînement à la méditation dans ce cadre m’a permis d’apprendre à me mettre en posture d’observateur dans ma vie quotidienne, mais également dans mes expériences ; notamment quand je passais du rêve lucide à la sortie hors du corps et inversement.C’est à ce moment-là que j’ai compris la notion de continuum de conscience telle qu’expliquée par William Buhlman. Selon cette théorie, ce ne serait pas l’âme qui sortirait du corps en le laissant comme une coquille vide derrière elle, mais plutôt la Conscience qui opérerait un changement de fréquence dans le spectre du Réel, comme lorsque l’on change de fréquence sur un poste radio. Autrement dit, en détournant notre attention de l’environnement physique immédiat dans lequel notre conscience est immergée, pour la focaliser sur une autre réalité. Par exemple, une fois je me suis perçu sortir du corps et rentrer dans celui-ci, et j’avais la conscience d’être dans les deux états à la fois. Mon attention a changé de réalité mais j’étais toujours au même endroit. C’est aussi pour cette raison que j’ai mis dix ans à écrire ce bouquin, car ma vision a évolué, et ces dernières années, elle est devenue assez stable et solide pour écrire un livre.


Au regard de ton expérience et de tes connaissances actuelles, comment définirais-tu une sortie hors du corps ?

Actuellement, je la définirais comme un déplacement de l’attention sur le continuum de la Conscience, plutôt qu’une sortie de l’âme du corps physique. C’est une expérience sans le corps physique mais pas hors du corps physique. La nuance est subtile mais essentielle à mes yeux. Autrement dit, la conscience doit utiliser un véhicule (un corps d’énergie) répondant aux lois de la réalité visitée (les sens, les moyens de communication, etc.). Elle fixe donc son attention en une dimension subtile par l’utilisation d’un autre corps.


De quelle manière la SHC a-t-elle influencé ta vision de l’existence ? Est-ce que la SHC a eu un impact sur ton évolution personnelle en tant qu’individu ?

J’ai pris conscience que la mort n’existe pas. Pour moi, ce monde-là, c’est une école, c’est tout un cycle à vivre, comme si on devait passer par là pour aller plus loin dans notre évolution. Avec les années, j’ai développé une forme de détachement vis-vis du monde dans lequel on vit. Un détachement qui n’est pas de l’indifférence, car en même temps, la vie me semble plus précieuse. Désormais, au lieu d’être focalisé sur ce qui ne va pas, j’ai une vision plus large, un peu comme quand on regarde un ciel étoilé et qu’on se dit que la nature est magnifique, que l’univers est tellement grand ! C’est comme quand tu es pris dans un film ou une série et que quelqu’un te sort de ton film, tu prends conscience de tout le reste. Cela nous fait reculer d’un pas et prendre conscience de la grandeur ainsi que de la beauté de la vie, parce que tu ouvres les yeux et que tu la vois avec un regard nouveau… Et les expériences hors du corps et/ou les rêves lucides nous permettent de nous rendre compte de cela.


Tu as côtoyé des grands noms dans le milieu (William Buhlman, Akhena…) Peux-tu nous en parler un peu ?

C’est grâce à William que j’ai eu ma première sortie auto-induite et pour le remercier, j’avais créé son site en français et en espagnol. Je l’ai ensuite fait venir en France pour un stage. Pour la petite anecdote, j’avais trouvé dans la campagne de Valence un lieu de stage avec une cuisine végétarienne de qualité médiocre et sur le moment, personne n’a osé dire que le goût était mauvais. En rentrant le soir, j’ai finalement dit que je n’avais pas du tout aimé le repas et William a exprimé son soulagement de ne pas avoir été le seul dans ce cas ! Nous avons bien rigolé à ce sujet et une fois rentré chez moi, j’ai sorti une bouteille de bon vin, du saucisson ainsi que du pâté et nous avons passé une soirée mémorable à se régaler des produits de notre terroir. Au fil des années, J’ai également réalisé certaines de ses vidéos pour ses stages en ligne. En tout, je l’ai fait venir trois fois en France pour des stages, et je lui ai également fait découvrir Paris. Il en était très heureux, on est allés au Louvre ensemble, ainsi qu’à la Tour Eiffel. Il m’a aussi invité à l’Institut Monroe, j’en garde un très beau souvenir. Avec les années, c’est vraiment devenu un ami. Je connais également bien sa femme Susan qui est une personne adorable.

Concernant Akhena, je la trouvais un peu trop dans le New-Age au début, mais j’ai découvert avec son livre que c’était en fait une expérienceuse remarquable, avec une approche très concrète du phénomène. Nous avons commencé à correspondre ensemble et nous nous sommes bien entendus. Nous avons également fait une expérience commune en sortie hors du corps dans laquelle nous nous sommes rencontrés alors qu’on ne s’était jamais vus et qu’on ne savait pas à quoi on ressemblait l’un et l’autre. Ce fut une expérience très impressionnante parce que nous avons pu vérifier la concordance de nos récits après coup (description physique, de l’environnement, des faits). Elle l’a d’ailleurs relatée dans son deuxième livre Sortie hors du corps, manuel pratique (p.172), où j’apparais sous le pseudonyme François.


Quelle est l’expérience la plus marquante que tu aies faite ?

J’en ai eu trois qui m’ont beaucoup marqué : la première sortie auto-induite que j’ai vécue, étant donné que ça a été le début de toute l’aventure et donc la plus marquante. Aussi, la première fois où je suis passé d’un rêve lucide à une sortie hors du corps, parce que j’ai vraiment pu saisir la différence entre les deux, et pour finir, l’expérience commune avec Akhena.


As-tu pu obtenir des preuves concrètes de tes sorties ?

A part l’expérience avec Akhena, non. Et c’était totalement spontané. A chaque fois que j’ai voulu obtenir des preuves ou que j’avais un objectif précis en tête, ça n’a pas marché. Toutes mes expériences marquantes se sont faites de manière spontanée.


Tu as écrit un livre qui est sorti en anglais en automne dernier et au mois de mars 2025 en francophonie. Peux-tu nous parler de tes motivations à te lancer dans l’aventure livresque ?

J’ai toujours tenu des journaux d’expériences et mon but premier était de laisser un témoignage pour mes enfants. Au fur et à mesure de l’écriture, je me suis dit que cela ferait de la matière pour un livre. J’ai eu l’envie de le traduire en anglais pour que William Buhlman puisse le lire. Ce dernier l’a beaucoup apprécié au point de me faire la surprise d’en écrire la préface. Je n’aurais pas pensé qu’il rencontre un tel succès dans le monde anglophone mais j’en suis ravi !


En quelques mots, quel est le propos de ton livre ? A quoi peut s’attendre le lecteur en le lisant ?

Pour moi, l’expérience hors du corps est un outil d’évolution spirituelle. Mon livre est conçu en deux parties, l’une théorique et l’autre pratique. Dans la partie théorique, je reprends certaines notions connues en spiritualité, vu que je suis pas mal influencé par le bouddhisme tibétain et pour moi, c’est un livre assez spirituel, à défaut d’un meilleur mot. Pour la partie technique, j’insiste beaucoup sur la capacité à se relaxer et sur la nécessité de calmer le mental. Je passe également en revue les diverses techniques existantes, j’ai aussi tâché d’apporter quelques éléments nouveaux et d’offrir une vision panoramique du phénomène. J’avais envie d’un livre accessible, je ne voulais pas adopter une posture d’expert mais plutôt celle d’un individu comme les autres. L’objectif était vraiment de partager mes expériences et ma vision, un peu dans le style des échanges du forum d’Astral Sight.


Pour finir, as-tu un message qu’il te tient à cœur de faire passer quant au phénomène de sortie hors du corps ?

Ce que j’aimerais vraiment, c’est que tout le monde ait la chance de vivre ne serait-ce qu’une sortie hors du corps pour se rendre compte qu’on est plus qu’un corps physique, je pense que cela changerait la face du monde. Je pense également qu’il ne faut pas oublier qu’on est des êtres incarnés, que nous avons une vie ici-bas à vivre. Et aussi, qu’il faut faire attention à nos projections illusoires, c’est aussi pour cela que je prône la méditation, pour pouvoir garder un sain discernement quant aux phénomènes que nous sommes amenés à vivre, ne pas tout prendre pour argent comptant. Je pense aussi qu’il est important de prendre du recul concernant les écrits des auteurs que l’on lit, moi y compris !


[1] Expérience du 7 décembre 1982, p.69 dans Voyage au-delà du corps : l’exploration de nos univers intérieurs

[2] La « corde d’argent » serait une sorte de câble qui relie le corps astral au corps physique).

Propos recueillis par Héméra

 
 
 

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